Les femmes sont occupées - Samira El Ayachi

En bref :

Les femmes sont occupées. Titre dans l'air du temps à l'heure où l'on parle de la charge mentale qui pèse sur les femmes. C'est une formule que je trouvais jusque-là sur-faite ; certainement car, malgré que je sois maman de deux enfants, je partage les tâches à parts égales avec mon conjoint et ne ressens pas cette pression qui pèse sur beaucoup de femmes.
Mais vous verrez, qu'après la lecture de ce livre, mon opinion change.

De quoi ça parle ?

Samira Al Ayachi opte pour la narration à la seconde personne du singulier, le "tu". Rare, cette forme dans le récit me plaît de plus en plus. Le "tu", c'est nous, lectrices.
Notre héroïne est séparée et se retrouve mère célibataire de Petit Chose. Avec un père pour le moins absent. Essayant de s'en sortir en écrivant sa thèse, travaillant sur des pièces de théâtre, en s'occupant tant bien que mal de ce petit qui lui prend tellement d'énergie.

Mon avis : 

J'ai adoré ce récit, que tout le monde devrait lire. Ce qui m'a frappé c'est la société encore très vieille dans sa pensée de la famille : si le couple se sépare, la mère doit forcément avoir la garde exclusive ou la garde la plus importante. Et notre héroïne, lors de son divorce, tout le monde le lui assène. Elle doit être heureuse que le père n'ait pas à beaucoup s'en occuper.
Mais sa vie à elle, son quotidien de femme, doit-il être effacé ? Pourquoi une mère célibataire doit seulement être une mère et non une femme alors que la figure masculine reste un homme, occupé à sa vie professionnelle et à reconstruire sa vie amoureuse ?
Ces questions m'ont beaucoup interpellées et, quelque part, je me suis trouvée bien naïve. J'aime ces romans qui nous font nous remettre en cause, réellement.

Nous suivons le parcours de cette jeune trentenaire qui, peu à peu, va remonter la pente, va s'en sortir psychologiquement.
C'est fort, écrit simplement, ça percute. A lire !

Vous aimerez si :

- vous êtes sensible à la cause féminine, notamment dans les cas de séparation.
- vous aimez les thèmes classiques pris à contre-sens.