Les affamés et les rassasiés - Timur Vermes



En bref :

Deuxième roman de l'auteur traduit en France après "Il est de retour", "Les affamés et les rassasiés" m'a interpellé par son thème chaud-bouillant : les réfugiés. Un thème géopolitique qui ne manquera pas d'alimenter de plus en plus les médias dans les décennies à venir.
Timur Vermes se penche sur le sujet.

De quoi ça parle ?

Nous sommes en 2020 en Allemagne. Le gouvernement n'est plus celui de Merkel à la suite d'un push. Nous sommes dans une ambiance assez léthargique.
A dix-mille kilomètres de là, même ambiance dans le plus grand camp de réfugiés au monde. 2 millions d'âmes. Les passeurs sont devenus hors de prix (plus qu'ils ne l'étaient déjà) et les perspectives sont franchement nulles pour les "résidents".

Jusqu'au jour où une émission de télévision allemande, "Anges dans la misère", décide d'envoyer sa présentatrice sur place. Horreur et damnation pour Nadège. Mais elle y va, bon gré mal gré, et va rencontrer Lionel, un réfugié qui en a dans la tête.
Va s'en suivre la plus grande migration jamais recensée : 150 000 âmes vont se mettre en marche, direction l'Allemagne.

Mon avis : 

Embarquement immédiat pour un roman où l'absurde se mêle avec brio au récit d'anticipation. Le thème choisit par l'auteur n'est pas anodin et nous interroge forcément sur un phénomène qui va toucher les pays européens de plein fouet d'ici quelques décennies : l'exode massif, que ce soit pour des raisons économiques ou climatiques.

J'ai aimé le choix de ce thème d'actualité et les oppositions entre réfugiés, peuple et politique. Timur Vermes, à la manière d'un George Orwell, dépeint une société télévisuelle où l'individu se complet à observer, épier l'Autre. Nous sommes dans une médiatisation de la misère qui semble naturelle, voir bénéfique. C'est d'ailleurs ce constat qui va lier les mains des politiques lorsque la grande marche aura commencé : comment éradiquer le problème alors que les médias ont eux-mêmes créé une empathie démesurée pour les marcheurs ?

Le récit est étonnant et autant vous le dire : j'ai eu du mal à le lire. La lecture était éprouvante car je n'ai pas accroché au style et n'ai ressenti aucune sympathie pour les personnages. Ce qui est peut-être voulu ? Et malgré tout, le fond du livre est tellement génial que je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, au contraire.
C'est donc un avis mitigé. Le style n'est pas très accessible, les personnages peu attachants mais le sujet est néanmoins traité avec grande intelligence.

Vous aimerez si :

- le thème des réfugiés vous intéresse de près.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Mémoires d'un arbre - Guido Mina di Sospiro

Biker girls, t.1 : biker babe - Audrey Carlan

Fight for love, t.7 - Katy Evans